Aster : le nouveau DEX perpétuel, entre ascension et vigilance

Aster, un protocole DeFi s’impose depuis quelques semaines comme le phénomène du moment. En quelques jours, il a dépassé Hyperliquid en volume d’échanges et attire désormais une part majeure de la liquidité des contrats perpétuels. Son token ASTER, lancé récemment, a connu une envolée spectaculaire, soutenue par l’“effet CZ” : un message de félicitations de Changpeng Zhao, fondateur de Binance, perçu comme un signal de confiance massif.

Le protocole se distingue par une architecture hybride : un mode simple, exécutable en un clic avec levier très élevé, et un mode professionnel intégrant carnet d’ordres et outils avancés. Il permet aussi d’utiliser des actifs générant du rendement comme collatéral tout en continuant à rapporter, et vise une forte interopérabilité multi-chaînes.

En quelques semaines, Aster a enregistré des milliards de dollars de volume, une hausse du TVL au-delà de 1,8 milliard et des frais cumulés impressionnants. L’équipe, issue de YZi Labs (anciennement liée à Binance Labs), bénéficie d’une expertise technique et de réseaux puissants. L’USDT et l’USDC circulent massivement sur le protocole, renforçant sa liquidité.

Mais l’ascension est aussi source d’inquiétude. Le token ASTER, après des pics spectaculaires, a connu des corrections violentes. Sa distribution reste très concentrée, exposant le marché à des ventes soudaines de gros porteurs. Des périodes d’unlock prévues pourraient accentuer cette pression.

De plus, le succès repose largement sur un fort engouement médiatique et sur l’effet implicite de CZ, ce qui alimente la spéculation. Les analystes soulignent que l’adoption doit se confirmer au-delà du simple effet de mode pour pérenniser la croissance.

Enfin, les produits dérivés à fort levier sont sous surveillance réglementaire dans de nombreux pays, un facteur de risque si l’expansion mondiale se poursuit. Aster doit donc prouver la solidité de sa gouvernance, la sécurité de ses contrats et la résilience de son modèle économique.

USDH, le stablecoin d’Hyperliquid, est désormais accessible

Hyperliquid vient de lancer officiellement USDH, son stablecoin natif, désormais disponible pour le trading direct sur la plateforme. La première paire ouverte, USDH/USDC, marque le début d’une nouvelle phase pour l’écosystème, qui entend réduire sa dépendance aux stablecoins externes et garder une plus grande part de valeur en interne.

L’émission d’USDH résulte d’un vote de gouvernance au sein du réseau. Les validateurs ont choisi l’équipe Native Markets pour porter le projet, séduits par sa proposition de redistribuer une partie des revenus issus des réserves afin de soutenir l’achat de tokens HYPE et de financer le développement de l’écosystème.

Ce stablecoin est conçu pour circuler directement sur la chaîne HyperEVM, offrant des transferts rapides, peu coûteux et totalement intégrés. Ses réserves seront constituées de liquidités et d’obligations d’État américaines, avec un suivi transparent grâce à des oracles. Cette approche vise à renforcer la stabilité et la confiance tout en créant des revenus récurrents pour la plateforme.

Dès les premières heures, USDH a enregistré des volumes de plusieurs millions de dollars, preuve d’un fort intérêt de la part des traders. Hyperliquid précise toutefois que l’USDC continuera d’être pris en charge, au moins dans un premier temps, afin d’assurer une transition fluide.

Avec USDH, Hyperliquid franchit une étape stratégique. En captant une part plus importante de la valeur générée sur son réseau, la plateforme renforce son autonomie financière et s’affirme comme un concurrent sérieux des stablecoins traditionnels, tout en offrant de nouvelles opportunités à sa communauté.

Kraken vise 500 millions de dollars pour son entrée en bourse

L’exchange crypto Kraken s’apprête à lever 500 millions de dollars afin de renforcer sa trésorerie et de consolider sa position avant une éventuelle introduction en bourse. Cette opération, qui valoriserait l’entreprise autour de 15 milliards de dollars, marquerait une étape majeure dans sa stratégie de croissance et d’institutionnalisation.

Particularité de cette levée : elle ne s’appuierait pas sur un investisseur principal. Kraken mènerait lui-même le processus, en rassemblant plusieurs fonds et en impliquant son co-PDG Arjun Sethi, signe de la confiance interne dans la trajectoire du groupe.

Cette levée s’inscrit dans une dynamique d’expansion. Kraken a récemment racheté NinjaTrader pour environ 1,5 milliard de dollars, élargissant son champ d’action vers les marchés financiers traditionnels. Le lancement d’xStocks, sa plateforme d’actions tokenisées, va dans le même sens, en rapprochant crypto et finance classique.

Sur le plan financier, Kraken affiche une solide performance avec des revenus de plusieurs centaines de millions de dollars par trimestre et une rentabilité confirmée. Ces atouts sont clés pour séduire les investisseurs institutionnels et garantir la réussite d’une future IPO.

L’entreprise devra toutefois composer avec l’évolution du cadre réglementaire et les conditions de marché, qui détermineront le calendrier et les modalités d’une cotation en 2026. En renforçant dès maintenant son capital, Kraken cherche à rassurer ses partenaires, à sécuriser ses projets de diversification et à s’imposer comme un acteur incontournable de la finance numérique mondialisée.

Un simple « gm » de Sam Bankman-Fried déclenche un bond du FTT

Un événement inattendu a eu lieu sur le marché des cryptomonnaies : un message d’un seul mot, « gm » (pour good morning), publié sur le compte X de Sam Bankman-Fried, a suffi à faire s’envoler le cours du FTT de 32 % en quelques minutes. Ce regain soudain a surpris d’autant plus que l’ancien fondateur de FTX est actuellement incarcéré, rendant improbable une publication directe de sa part.

Quelques heures plus tard, une précision a été apportée : un ami gère désormais ses communications en ligne. Mais l’impact de ce simple mot était déjà fait. Les volumes d’échanges se sont envolés, alimentant une frénésie d’achats spéculatifs et rappelant l’attrait toujours intact du token FTT, pourtant orphelin de sa plateforme d’origine.

Ce mouvement brutal témoigne de la sensibilité extrême des marchés crypto à l’émotion et au symbole. L’idée d’un possible “retour” ou d’une renaissance du projet FTX, même infondée, a suffi à rallumer la flamme des investisseurs. Le prix a ensuite corrigé partiellement, confirmant la nature essentiellement spéculative de cette poussée.

L’épisode met en lumière la persistance du mythe autour de Sam Bankman-Fried et de son écosystème déchu. Malgré la faillite de FTX, la communauté conserve une fascination pour le destin du fondateur et pour les moindres signaux perçus comme un rebond potentiel. Une preuve supplémentaire que, dans la cryptosphère, une simple étincelle narrative peut encore embraser les marchés.