Nuit de chaos sur le marché crypto

Le marché des cryptomonnaies a connu une véritable tempête, avec plus de 20 milliards de dollars de positions liquidées en une seule nuit. Ce krach éclair a balayé les plateformes de trading à effet de levier, provoquant des pertes colossales et une panique généralisée parmi les investisseurs.

L’événement a été déclenché par l’annonce soudaine de nouvelles tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, après la décision de Donald Trump d’imposer des droits de douane massifs sur certains produits stratégiques. Ce choc géopolitique a provoqué une onde de vente immédiate sur les marchés mondiaux, et la crypto n’y a pas échappé.

Les plateformes Hyperliquid, Bybit et Binance figurent parmi les plus touchées, enregistrant respectivement environ 10, 4,5 et 2,4 milliards de dollars de liquidations. Plus de 1,7 million de traders ont vu leurs positions anéanties, la plupart sur des positions longues. Sur Hyperliquid, une position géante sur l’ETH-USDT aurait même été liquidée à hauteur de 200 millions de dollars.

Le Bitcoin a chuté de plus de 15 %, revenant brièvement sous les 105 000 dollars, tandis que les altcoins ont subi des corrections bien plus violentes : LINK et DOGE ont perdu jusqu’à 60 %, ONDO près de 70 %, et le token HYPE plus de 50 %. En quelques heures, la capitalisation du marché des altcoins s’est évaporée de plus de 400 milliards de dollars.

Certains observateurs évoquent déjà un possible insider trading, après avoir détecté d’importants mouvements sur certaines plateformes quelques minutes avant le crash. Un trader aurait engrangé jusqu’à 200 millions de dollars en anticipant la chute.

Cette “nuit de cauchemar” rappelle la fragilité du marché crypto face aux effets de levier et à la nervosité des investisseurs. Les marchés restent extrêmement volatils, et les réactions en chaîne peuvent transformer une simple annonce politique en un effondrement global.

Lagarde : « le Bitcoin n’a pas de valeur intrinsèque »

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a relancé le débat en affirmant que le Bitcoin ne dispose “d’aucune valeur sous-jacente”. Selon elle, la crypto est avant tout un objet de spéculation, déconnecté des fondamentaux que pourrait offrir une monnaie véritable.

Cette prise de position s’inscrit dans la posture classique des banques centrales : refuser de reconnaître le statut de monnaie au Bitcoin tant que ses usages restent marginaux et volatilité élevée. En l’état, elle reste une réserve de valeur potentielle pour certains, mais sans les garanties que proposent les monnaies étatiques.

Ce point de vue suscite des critiques parmi les défenseurs de la crypto. Beaucoup rappellent que la valeur d’un actif ne dépend pas toujours de son ancrage matériel, mais de sa rareté, de la confiance que lui accorde une communauté, et de son utilité comme moyen d’échange ou réserve hors-système monétaire contrôlé.

Ceci fait donc aussi ressortir un paradoxe : les monnaies fiat modernes elles-mêmes n’ont pas de valeur intrinsèque à proprement parler. Leur valeur repose sur la confiance dans l’État, sa stabilité et sa capacité à maintenir son système monétaire. Elle invite donc à relativiser le discours selon lequel seul le Bitcoin serait “sans fondement”.

Son discours est à la fois politique et symbolique. Il reflète l’inquiétude des institutions face à l’essor des actifs décentralisés, et leur volonté de préserver le contrôle monétaire. Mais il pourrait aussi alimenter un débat plus ample : la redéfinition de ce que signifie “valeur” à l’ère numérique.

États-Unis : une proposition de loi pour exonérer d’impôt les petits paiements en Bitcoin

La sénatrice américaine Cynthia Lummis a présenté une mesure audacieuse visant à exonérer d’impôt sur les plus-values les petites transactions en Bitcoin. Cette proposition, déjà débattue au Sénat, pourrait marquer une étape décisive vers l’adoption du BTC comme moyen de paiement du quotidien plutôt que comme simple actif spéculatif.

Le texte prévoit une exemption “de minimis” : toute transaction personnelle en Bitcoin générant un gain inférieur à 300 dollars serait dispensée de déclaration fiscale, dans la limite de 5 000 dollars par an. Concrètement, cela permettrait aux utilisateurs de régler leurs achats courants sans devoir calculer ni déclarer de plus-value à chaque opération.

Actuellement, chaque utilisation du Bitcoin pour un paiement est considérée par l’administration fiscale américaine comme une cession imposable, ce qui rend son usage quotidien lourd et peu pratique. La proposition de Lummis vise donc à lever cet obstacle bureaucratique et à replacer la crypto dans sa fonction monétaire originelle.

La sénatrice souhaite également réformer la taxation des revenus issus du staking et du minage, en proposant qu’ils ne soient imposés qu’au moment de la vente, et non au moment de leur génération. Une approche jugée plus logique et plus favorable aux détenteurs de long terme.

Cette initiative s’inscrit dans une série d’efforts du Congrès pour clarifier la fiscalité crypto aux États-Unis. Si elle était adoptée, elle pourrait transformer la relation des Américains au Bitcoin en simplifiant considérablement son usage, et peut-être amorcer un tournant dans la reconnaissance du BTC comme véritable monnaie d’échange.

MetaMask intègre le trading perpétuel

MetaMask franchit une nouvelle étape en intégrant le trading perpétuel de cryptomonnaies directement dans son interface. Grâce à cette évolution, les utilisateurs peuvent désormais ouvrir et gérer des positions à effet de levier sans quitter leur wallet, ce qui rapproche un peu plus les usages de trading avancés du domaine non-custodial.

L’outil se décline en deux modes : un mode « Simple » conçu pour les débutants, avec quelques options clés (levier, taille de position), et un mode « Pro » pour les traders expérimentés, incluant carnet d’ordres, ordres limités, ordres cachés et mesures avancées de gestion de risque.

MetaMask a choisi de s’appuyer sur une infrastructure externe spécialisée pour l’exécution des transactions perpétuelles, garantissant rapidité, sécurité et liquidité. Les utilisateurs peuvent déposer directement les actifs tels que SOL, ETH ou BTC, qui seront convertis en USDC pour les échanges, le tout en conservant la clef privée.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de MetaMask de devenir une application Web3 “tout-en-un” : wallet, navigateur dApps, marketplace NFT, et désormais trading dérivé. L’objectif est d’offrir une expérience fluide, réduisant les frictions entre la gestion de fonds et l’accès aux marchés.

À ses débuts, la fonction sera disponible pour certaines juridictions ciblées, avec des conditions régulatoires variables selon les pays. MetaMask prévoit une extension progressive pour couvrir la majorité de ses utilisateurs mondiaux.